INTODUCTION :

 

L’architecture gothique est d’origine française, elle s’est développée pendant la deuxième moitié du Moyen-âge. Elle apparaît en Ile-de-France et en Haute-Picardie au XIIème siècle sous la dénomination Opus Francigenum signifiant « Œuvre Française ». Elle se diffuse rapidement au nord de la Loire, puis au Sud de la Loire et en Europe jusqu’au milieu du XVIème siècle et même jusqu’au XVIIème siècle dans certains pays. Les techniques et l’esthétique de cet art se perpétuent jusque dans la période classique.Le mot « gothique » vient des Goths, un peuple du Nord et de l’Est de l’Europe. Il est apparu au XIIème siècle et c’est un art plus détaillé que l’art roman. Cet art est précis, grand et lumineux car il faut rendre gloire à Dieu. Sa principale caractéristique est la présence d’arc boutant ou voûte ogivale. Contrairement à ce que beaucoup de personnes pensent, cette croisée d’ogives n’est pas apparue pendant le Moyen-âge ; elle était déjà extrêmement utilisée en Grèce Antique, avec certains temples Perses ou en Orient où l’on retrouve un système analogique à celui des voûtes même si elles sont un peu différentes.Le gothique n’est pas toujours rester identique selon les siècles, il a eu des évolutions. Au XIIème siècle c’est un gothique « primitif » comme la façade de la basilique Saint-Etienne de Sens, puis entre 1190 et 1230 c’est surtout du gothique « classique » pendant lequel toutes les grandes cathédrales ou basiliques sont construites comme la Cathédrale de Reims , de Bourges ou d’Amiens, par exemple. La hauteur des bâtiments est vraiment devenue un critère de beauté ! Puis après le gothique « classique » il y eu le gothique dit « rayonnant » puis « flamboyant » mais ces styles architecturaux différent de l’art gothique simple.Puis à la Renaissance, l’art gothique décline jusqu’à être considéré comme « barbare » par certains intellectuels de l’époque comme Molière qui disait : « Le fade goût des ornements gothiques. Ces monstres odieux des siècles ignorants, que la barbarie ont produit les torrents ». En effet, les humanistes souhaitent un retour aux formes classiques de l’Antiquité considérées comme un modèle de perfection.

 

 

HISTOIRE DU GOTHIQUE :

 

L'art gothique est très répandu comme le prouve de nombreuses cathédrales : par exemple la cathédrale de Reims. C’est un art où on y trouve une précision sans égal. Ce sont des églises hautes et éclairées. De nouvelles inventions sont apportées, les  vitraux, les voûtes en croisées d’ogives… Les contreforts ne sont plus seulement pratiques mais aussi esthétiques. Les contraintes ne sont plus seulement physiques mais esthétiques, les contreforts, les vitraux qui permettent de laisser entrer la lumière. Les constructions sont plus hautes pour montrer la puissance de Dieu mais parfois certaines sont malheureusement trop hautes.

La cathédrale Saint-Pierre de Beauvais en est un exemple. En effet, commencée en l’an de grâce 1225 c'est la cathédrale ayant la nef la plus haute, 48m, de l’ère gothique. Malheureusement, plus la construction est haute, plus elle est vulnérable aux forces de poussée et aux caprices du temps. En 1284, une partie du chœur s’effondre due à un manque de stabilité de certains piliers. On décide de la reconstruire en modifiant certaines travées et en rajoutant des piliers dans la nef. La reconstruction est achevée en 1347 car la guerre de Cent Ans a interrompu les travaux…Puis, sous l’impulsion du comte-évêque un transept est érigé. Ensuite, une flèche est construite. Les travaux ont commencé en 1563 et ont été terminés en 1569. Comme le disaient les bâtisseurs de la cathédrale Saint-Pierre : « Nous construirons une flèche si haute, qu'une fois terminée, ceux qui la verront penseront que nous étions fous. »Mais la flèche s’est effondrée le lundi 30 avril 1573, jour de l’Ascension. Mais cette fois, elle ne sera jamais reconstruite donc si on prend en compte ces faits, cette cathédrale n’est pas achevée…!

 

DES METHODES PROGRESSIVES DE CONSTRUCTION :

 

La construction de bâtiments, au début du Moyen-âge, était surtout basée sur l’étude des édifices Gréco-romain. Beaucoup de matériaux étaient utilisés comme du bois, de la pierre, etc. Malheureusement, ces matériaux ont des inconvénients : le bois peut prendre l’eau et il est inflammable, et la pierre à une tendance à se déchasser de son emplacement quand il y a de forte pression. Donc pour pallier à certains de ces désavantages, on a inventé une autre technique mais qui présente aussi des défauts. On pouvait par exemple "incruster" des agrafes métalliques, ou barres métalliques, avec des clous pour consolider la construction. Cette méthode a néanmoins quelques désavantages, elle était très onéreuse et le fer pouvait se corroder et faire éclater la pierre. Le type de métal généralement utiliser était du fer d’Espagne, même si généralement ce fer ne venait pas de cette région, il était plus résistant et nécessitait l'utilisation de hauts fourneaux.

Ensuite, les infrastructures se composaient de formes géométriques comme des carrés, triangles, rectangles, trapèzes, cercles…car ces figures étaient connues et faciles à réaliser car elles sont symétriques.

Pour la construction en elle-même, une seule méthode était utilisée. On traçait l’ouvrage au sol selon les plans du maître d’œuvre puis on constituait les gabarits sur une planche de bois à l’échelle. Avec des formes géométriques simples et des calculs basiques, il semble si facile de réaliser tout cela… pourtant, aujourd’hui encore nous rencontrons des difficultés à construire de cette façon car nous avons perdu ces compétences.

Il existe ainsi des techniques relativement simples pour éviter d’avoir à reprendre des mesures lorsqu’on a du pour des raisons financières laisser un certain temps un chantier à l’abandon.

L’arc brisé est tracé à partir de deux arcs de cercle de même rayon qui se rencontrent à la clef. Il a été un des facteurs de la standardisation de la construction car on peut utiliser les mêmes courbures pour des arcs d’hauteurs et de portée différentes dans une même construction.